Dans le
processus électif présidant au choix d’un livre au pied des étals des
libraires, le nom de l’auteur est parfois prépondérant. Il vous parle, il vous attire,
il vous incite à dépenser quelques euros, ou toute autre monnaie ayant cour par
chez vous. Souvent, c’est pour avoir lu, et on espère apprécié, une de ses œuvres
précédentes que les grosses capitales en couverture agissent sur vous comme un
aimant, parfois c’est un ami qui vous veut du bien qui vous a parlé de l’auteur
en question, bref, c’est l’association de son nom à son œuvre passée ou présente
qui vous motive. Mais il arrive aussi que le nom de l’auteur vous soit familier
pour des raisons qui n’ont rien de littéraire. Parce qu’il s’agit d’un acteur
célèbre, d’un journaliste encore plus célèbre, du fils d’un chanteur tout aussi
célèbre… Bref, parce qu’il est célèbre quoi… Cela serait dans doute la plus
mauvaise raison pour acheter le livre en question, mais à bien y penser, ce n’en
n’est pas une meilleure pour ne pas le faire. « Tout est sous contrôle » de Hugh
Laurie fait partie de cette catégorie.
Alors d’abord
je tiens à préciser que je suis des 7 français et demi qui, bien qu’aillant la
télévision, n’ont jamais vu le moindre épisode du supposé cultissime Dr House… Cependant
comme je ne vis pas sur une ile déserte, j’ai plus ou moins entendu parler de
la série et de son comédien principal… D’où un intérêt intrigué à la vue de son
premier roman sur les rayons… Et d’où l’achat qui s’en suivi. Après avoir
parcouru la 4ème de couverture quand même histoire de voir à quel objet j’avais
à faire.
Ayant refermé
le roman il y a quelques jours, je l’ai trouvé plutôt agréable et plaisant à
lire. En bémol à mon enthousiasme, je mettrais avant tout le coté un peu fouillis
de l’intrigue, ou plutôt un certain manque de continuité ou de fluidité entre
les différents moments clés. Le sujet principal (Terrorisme, Complot, vilains
marchands d’arme…) est assez convenu et parait un peu facile à la nuance près
que le roman fut publier pour la première fois en 1996 et donc avant un
tristement célèbre 11 Septembre et les événements qui s’en suivirent… De plus,
on peut se demander si les grosses ficelles du roman d’espionnage que l’auteur
utilise ne sont pas inhérentes à l’approche parodique du genre.
Ceci dit, la
qualité de l’œuvre tient avant tout dans l’humour cynique et acide de la plume
de Laurie, effet renforcé par la narration à la première personne qui nous fait
vivre les (més)aventures du héro à travers son flegme tout britannique et
l’extraordinaire capacité d’autodérision dont il sait faire preuve. L’action
est par ailleurs rondement menée avec les bons rebondissements aux bons moments
et quelques scènes toutes prêtes à être portées à l’écran pour un film à grand
spectacle.
Le roman se lit
donc facilement en procurant un bon moment de détente, quelques rires parfois,
des sourires souvent… Offrant ainsi la petite touche de légèreté subtile que
l’on peut parfois attendre d’un livre. Alors si d’aventure Hugh Laurie venait à
poursuivre son œuvre scripturale, j’achèterais sans doute son deuxième Opus en
me référant cette fois à la précédente production littéraire de l’auteur plutôt
qu’à sa présence au générique d’une série télévisée fut-elle célèbre.
Hugh Laurie - Tout est sous contrôle - Sonatine 2009