Ca faisait déjà plusieurs fois qu’on me
parlait de Catherine Bessonart, ou
plutôt de ses romans. On m’en parlait en bien et son nom restait dans un coin
de ma tête pour ma prochaine visite à mon dealer ès livres favoris. Mais ma
pauvre tête est bien encombrée et les noms d’auteurs à découvrir n’y manquant
pas, il m’arrive fréquemment de les oublier lorsque j’arpente les rayonnages.
Aussi a t’il fallu la parution de ce nouvel opus de Bessonart, et sa mise en avant sur les étalages de mon libraire
pour que je bonsonagmaiscestbiensure et ne saute sur l’occasion.
L’opuscule en question se nomme « Une Valse pour rien » titre on ne
peut plus obscur et par là même alléchant. La quatrième de couv’ est à l’avenant,
avec un sujet qui reste, malheureusement, encore d’actualité même si les
crétins pour tous ont cessé depuis quelque temps de trainer leurs pauvres mômes
battre le pavé… mais je m’égare… Bref, par tout ceci alléché, je me jette sur
le livre en question aussitôt terminé celui que j’avais en cours.
Lecture agréable, plaisante, amusée
parfois… Un bon moment de passé avec l’auteur et ses personnages. Des
protagonistes qui font, à mon sens, beaucoup pour l’intérêt du livre. A
commencer par le plus important d’entres eux, ce cher Commissaire Chrétien Bompart. Personnage attachant
s’il en est, bien trouvé et surtout bien troussé par sa génitrice littéraire et
dont les états d’âmes arrivent parfois à nous intéresser plus que ses
initiatives, un peu décousues il est vrai, pour résoudre l’affaire qui lui a
été confiée. Quelques personnages secondaires savoureux complètent le tableau
et ce petit monde est parfaitement implanté dans le décor bien dépeint du Paris
comme je l’aime, celui des petits matins blêmes et des nuits d’errances sans
sommeil.
L’intrigue est peut-être le seul point
faible du roman, car réduite à la portion congrue et j’aurai, par exemple, bien
aimé en apprendre un peu plus sur les motivations du tueur qui sont ici à peine
esquissées. Pas grave, elle n’est sans doute que le prétexte au contexte de
l’histoire, les manifestations anti-mariage pour tous et l’homophobie qui va
avec. L’occasion pour l’auteur de faire passer quelques messages sans pour
autant tomber dans le plaidoyer vindicatif. Appréciable.
Le style est quant à lui fluide et
agréable, et participe pour beaucoup à la tendresse que j’ai pu éprouver pour
ce commissaire atypique. Catherine
Bessonart manie l’humour avec finesse et les dialogues, notamment, sont
parfois assez savoureux.
Catherine
Bessonart - « Une Valse pour rien » - L’Aube 2015