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mardi 20 octobre 2015

Les Aléas du Direct.

La trame de ce deuxième roman de Sebastian Fitzek, m’est tout à fait sympathique. Imaginez qu’un forcené, animé des meilleurs intentions au demeurant, prenne le contrôle des studios d’une radio FM en vogue et se mette à diffuser enfin de la musique digne de ce nom plutôt que les daubes habituelles… On pourrait presque lui pardonner sa bombe, ses armes et ses menaces… D’autant plus que sa cause semble belle… et n’a rien à voir avec des questions de goûts musicaux.

L’histoire est en effet un peu plus compliquée que cela, avec son lot de rebondissements et de (presque) faux semblants, et juste ce qu’il faut de conspiration d’état pour nous tenir en haleine… un peu. Un peu seulement parce que l’on voit assez vite venir le coup de théâtre final qui pour le coup n’en est plus tout à fait un. Et ce malgré les artifices utilisés par l’auteur pour essayer de nous égarer. Fitzek se piège lui même d’ailleurs en optant pour une structure littéraire en « Point of View » qui n’est pas sans emmener quelques invraisemblances.

L’Histoire en elle même n’est pas mauvaise en soi et le rythme du récit est plutôt bon, alerte, presque cinématographique… Je me suis d’ailleurs assez rapidement surpris à penser que « Ne les crois pas » avait plus la couleur d’un scenario de bon polar télévisé que d’un roman. La faute à des personnages qui auraient mérité un peu plus d’épaisseur ce qui est vraiment dommage parce qu’il y avait matière. Les deux principaux protagonistes étant psychologues de profession et tourmentés l’un et l’autre par leurs démons respectifs, il y avait la place à un portrait psychologique plus poussé.
L’intrigue reste aussi assez simpliste et ne paraît parfois n’être que le prétexte à une accumulation de scènes d’actions. Elle reste aussi à la surface de choses et nous laisse un peu sur notre faim quant à la fameuse machination.

Sans être vraiment mauvais, « Ne les crois pas », est loin d’être du niveau de « Thérapie » ou du « Voleur de Regard » que j’ai pris beaucoup plus de plaisir à lire. Il reste un petit roman assez efficace pour tuer le temps par une pluvieuse journée d’automne.


Sebastian Fitzek - « Ne les crois pas » - Le Livre de Poche 2001

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